Depuis début novembre, j'ai entrepris une série d'images "au long cours" et voici un résultat provisoire après 3 semaines, le samedi 21 :
Ce montage empile 3 photos prises les 05, 13 et 21 novembre en les recalant sur les étoiles (le fond étoilé est celui d’hier). Le but est de montrer le déplacement des planètes et surtout le rapprochement progressif de Saturne et Jupiter qui va devenir très serré les prochaines semaines (voir la suite). La technique est très simple et c’est de la photo astro en mode « feignasse » : appareil sur trépied avec zoom réglé à 135mm, pose unique de 4s à 6400 ISO. La qualité pourrait être améliorée en exploitant les images « brutes » (format « raw » à plus grande dynamique) mais pour ces « brouillons » intermédiaires, je me suis contenté d’utiliser les JPEG.
Pour mieux illustrer le rapprochement de Jupiter, j’ai recalé les photos comme si Saturne était fixe, ce qui donne ce montage virtuel (pas de cohérence de la position de Saturne par rapport aux étoiles sauf pour le 21/11) :
La carte suivante avec 4 simulations chronologiques (avec le logiciel Cartes du Ciel) illustre la progression jusqu’à la conjonction du 21/12, très serrée car à environ 0.1° d’écart (soit 6'), au point que les deux planètes pourront pratiquement sembler confondues dans le ciel à l’œil nu, d’autant que Jupiter bien plus brillante masquera de son éclat Saturne plus pâle. Il n'y a pas eu de conjonction aussi serrée de ces deux planètes depuis presque 400 ans, pour être précis le 16 juillet 1623 (où elle était de 5'). Cette conjonction si serrée dans la période de Noël est une coïncidence amusante car, selon les recherches historiques d’astronomes, la fameuse légende de l’étoile de Bethléem pourrait correspondre à une conjonction très serrée de 3 planètes (idem + Mars) qui aurait pu intriguer les astrologues de l’époque d’où la quête des « rois mages ».
Nota : les rectangles rouges correspondent au champ photo à 135mm avec mon réflex 6D. Le fond de ciel étoilé n’est pas continu car j’ai juxtaposé 4 cartes même si on ne voit pas les raccords.
Je compte donc faire le suivi de cette évolution, du moins selon ce que la météo me permettra, avec probablement des intervalles plus courts (actuellement c’est 8j) à l’approche de la conjonction et peut-être des photos plus rapprochées avec un zoom plus puissant.
Si le fond de ciel (d’hier soir) paraît un peu laiteux sur mes images c’est à cause de la clarté du quartier de Lune visible sur ce champ plus large (environ 50mm). Bonus : par hasard, j’ai vu passer l’ISS juste après ma 1ère séquence à 50mm et j’ai essayé de capturer son passage même si j’ai raté le début de la trajectoire (elle circule toujours d’Ouest en Est, ici de Jupiter/Saturne vers la Lune) :
Nota : les petites coupures dans la trajectoire correspondent à l’intervalle inévitable entre les poses.
Avec les temps de pose de la séquence ISS (10s à 800 ISO), la Lune est complètement cramée et ce qu’on voit est en fait un énorme halo. En effectuant un montage (grossier) de la 1ère séquence 50mm (avant l’apparition de l’ISS), je peux lui redonner une taille et une forme plus correcte (la pose utilisée pour la lune n’est que de 1/8s) :
Merci à l’avion qui m’avait laissé une grosse trace sur mon ciel (et sur les photos au 135mm on peut aussi remarquer un petit trait laissé par un satellite).
Lors de la soirée du 05/11, sans Lune pour voiler le ciel, j’avais fait un champ encore plus large (28mm) et une pose poussée (15s à 6400 ISO) pour révéler la Voie Lactée qui se dressait verticalement dans le ciel (et incidemment la pollution lumineuse orangée à l’horizon qui doit être celle de la petite ville de Montpon à 15km) :
Idem en version légendée avec les principales constellations identifiables dans le champ :
Nota : l’amas globulaire [url=
http://messier.obspm.fr/f/m011.html]M11[/url] et la nébuleuse planétaire
M27 sont deux objets du catalogue Messier assez gros pour être repérables malgré la focale très courte utilisée (les liens pointent vers le catalogue Messier en ligne de l’Observatoire de Paris pour en savoir plus et les voir de plus près).