Soirée du 20/01/2024

Participants : Marion et Michel.

Début d'observation : vers 20h.

Conditions d'observation : Lune gibbeuse (77%) et ciel voilé en altitude (passages de bandes nuageuses). Température très basse (-4° en fin d'observation) avec givre sur les véhicules, le tube du télescope et surtout gênant sur le chercheur. Le terrain de cross étant toujours boueux, l'observation a eu lieu près de chez Michel, à côté du parking des anciens Meubles Gras, proche de la D6089 et de la station-service d'où quelques nuisances lumineuses.

Matériel utilisé : Dobson 300mm de Michel.

Objets observés (en général à 60x) :

• En début d'observation, pendant qu'elle était encore relativement haute dans le ciel (23° à 20h), la comète périodique P12 Pons-Brooks située près de l'aile Est du Cygne, non loin de Sadr. Malgré le voile d'altitude, elle est bien identifiable ce qui démontre sa montée en luminosité depuis nos dernières observations.
  
• la planète Jupiter encore très haute (54°) bien qu'elle ait déjà franchi le méridien au Sud avec les bandes atmosphériques bien perceptibles et ses 4 satellites galiléens dans une configuration originale : à l'Ouest  Io et Callisto, et à l'Est Europe et Ganymède très proches l'une de l'autre. Jupiter a été observé de nouveau en fin de séance et bien que légèrement plus basse, sa vision était plus nette en ce qui concerne les bandes équatoriales.
  
  
• après un aperçu de la Lune dans son ensemble (à 60x) observation des reliefs à plus fort grossissement (170x), du Nord au Sud :
  
• cratère Platon (100 km) au fond plat et gris avec à l'Est...
  
• l'arc montagneux des Alpes coupé par la Vallée alpine (166 km)
  
• la Mer des Pluies avec sa série "d'îles" (Mont Pico, Tenerife...) dont les ombres s'allongent de plus en plus vers l'Ouest.
  
• juste avant le Terminateur qui cache complètement le Golf des Iris dans l'ombre, une zone de reliefs marqués avec une falaise du Promontoire Laplace qui contraste avec une vallée noire la séparant d'un seconde falaise, probablement la paroi Est du cratère Laplace D (11 km)
  
• au Sud de la Mer des Pluies, le gros cratère Copernic (93 km) dont la paroi Est projette son ombre sur une bonne partie du fond alors que l'éclairage révèle bien les terrasses de la paroi Ouest interne.
  
• bien plus au Sud sur la Mer des Nuées, et plus près du Terminateur, l'intérieur du cratère Bullialdus (60 km) est majoritairement plongé dans l'ombre avec le petit point brillant de son piton central qui émerge. Observé en fin de séance, l'éclairage avait changé et le piton se révélait bien plus. A proximité, le petit cratère Darney C (13 km) projette son ombre très allongée presque jusqu'au Terminateur.
  
• de là, en se dirigeant vers l'Est de la Mer des Nuées, on trouve le Mur Droit (116 km) dont l'ombre est très fine, observée un jour trop tard pour être mieux révélée.
  
• enfin dans la zone Sud très tourmentée par les nombreux cratères, on reconnaît facilement Clavius (230 km) bien identifiable à la série de craterlets qu'il contient disposés le long d'un arc et dans l'ordre des tailles.
  
  
• Passage aux objets du ciel profond (en général à 60x) :
  
• la grande nébuleuse d'Orion M42 (et sa voisine M43) un peu voilées qui sont mieux révélées par l'emploi du filtre O-III. Grossissement à 170x de la région du Trapèze pour mieux apprécier les nébulosités.
  
• recherche de la nébuleuse de la Rosette mais c'est surtout l'amas central NGC 2244 qui est visible. Avec l'emploi d'un grossissement plus faible (30x) en raison de sa taille et d'un filtre O-III, on perçoit (à peine) la nébulosité sur le fond de ciel laiteux.
  
• pour rester dans cette région d'Orion, pointage du petit astérisme NGC 2169 qui dessine le nombre "37" dans l'épée, puis recherche de l'astérisme NGC 2264 dit du "Sapin de Noël" touchant la fameuse nébuleuse du cône (invisible au télescope).
  
• pour rester dans les astérismes, l'amas NGC 457 dit "de la Chouette" dans Cassiopée.
  
• puis en montant vers Persée, le double amas.
  
• passage aux galaxies avec M31, la grande galaxie d'Andromède et ses "satellites" M32 et M110 (très discrète, moins lumineuse que la comète 12P).
  
• recherche en vain de M33, la galaxie dite "du Triangle", indiscernable dans le ciel laiteux.
  
• puis le doublon M81 et M82, deux galaxies en interaction dans la Grande Ourse.
  
• comme le Lion est déjà bien levé à l'Est, pointage au jugé (avec un peu de chance) de l'amas  M44 au centre du Cancer, bien reconnaissable aux nombreuses paires que forment ses étoiles.
  
• poursuite avec M35 au bout du pied de Castor
  
• puis dans le Cocher M37, difficile à trouver en raison de la clarté de la Lune trop proche. Les deux autres (M36 et M38) ne sont pas trouvés.
  
• et retour vers Orion pour trouver  M78 plutôt discrète d'autant plus avec la clarté lunaire et le voile d'altitude.
  
• comme Orion est bien haut dans le ciel (vers 22h) avec le Lièvre bien visible sous ses pieds, pointage du petit amas globulaire M79 au diamètre très réduit en raison de sa grande distance (environ 42.000 années-lumière soit presque le double du gros M13).
  
  
• Avant de terminer l'observation, retour vers Jupiter et la Lune (voir plus haut).
  

Nota : les liens renvoient aux pages correspondantes du catalogue des objets de Messier de l'Observatoire de Paris ou Wikipédia pour les autres.

Fin des observations vers 22h15, départ du site vers 22h30.

Pour info : la plupart des objets qu'on observe souvent sont dans le catalogue Messier (Mxx) qui en compte 110 mêlant amas, nébuleuses et galaxies, souvent parmi les plus brillants du ciel puisqu'ils ont été découverts dès le XVIIIème avec des instruments assez modestes* puisque ne permettant généralement pas de révéler leur nature (stellaire ou nébuleuse). Mais il y a aussi de nombreux objets accessibles aux amateurs dans le catalogue NGC (New General Catalog) qui date de la fin du XIXème et compte dans les 8.000 objets du ciel profond. Et dans les 5.000 supplémentaires dans le catalogue IC (Index Catalog) qui est venu compléter le NGC dans des éditions ultérieures.

(*) dans les récits historiques, il est surtout question d'une lunette de seulement 50mm de diamètre et d'un télescope de 150mm mais doté d'un miroir en bronze donc beaucoup moins performant que les instruments modernes de diamètre équivalent.